Située à une altitude moyenne de 800 mètres et s’étendant aujourd’hui sur environ 1849 hectares, la paroisse se nommait « Saint-Geneix-près-Chaméane » jusqu’en 1789. Puis sous la Révolution, la commune prit le nom de « La Tourette », pour adopter ensuite l’appellation de « Saint-Genès-la-Tourette ».
Sous l’ancien régime, plusieurs seigneuries se partageaient la paroisse, la plus importante étant celle de Réal dont le château possédait une chapelle domestique desservie par un aumônier. Comme ses voisines de Chaméane et du Vernet, l’église de Saint Genès dépendait de l’abbaye de la Chaise-Dieu et échappait ainsi à la puissante influence du monastère clunisien de Sauxillanges.
D’origine romane, l’édifice a été profondément remanié aux 14e et 15e siècles, puis deux chapelles latérales ont été ajoutées au 16e siècle. Aujourd’hui l’église ne conserve de l’époque romane que son portail du 13e siècle percé en plein-cintre et situé en haut d’un petit escalier. La tour-clocher, de forme carrée, à laquelle est accolée une tour escalier, est érigée au côté ouest et surmontée d’une flèche polygonale. Elle abrite deux cloches : la principale baptisée « Marie-Louise » de 950 kg datant initialement de 1542 et refondue et remise en place en 1867 ; la seconde baptisée « Saint-Genès » de 450 kg également installée en 1867.
À l’intérieur, l’édifice compte plusieurs sculptures de bois peint et doré du 17e siècle dont notamment un groupe sculpté représentant Notre Dame de Pitié inscrit aux monuments historiques en 1982. Au fond de l’église, on peut aussi remarquer un tableau datant du milieu du 17e siècle et représentant saint Genès aux pieds du Christ crucifié.
L’église est en effet dédiée à saint Genès, mais lequel ? Le père Chabanet, ancien prêtre de la commune, avançait deux hypothèses : saint Genès « le comédien » (martyr romain du 3e siècle) fêté comme saint Louis le 25 août, ce qui expliquerait pourquoi on sortait parfois la statue de saint Louis lors de la procession ; ou bien saint Genès « le chevalier » descendant d’une noble et riche famille auvergnate devenu évêque de Clermont qui mourut en 662.
En quittant l’église, on peut observer une croix de mission érigée en 1876. Puis en direction de Saint Germain l’Herm, on passe devant Notre Dame de la Route, petit oratoire érigé en 1704, et portant les armes de la famille Morel de la Colombe. L’édifice logeait une statue de la Vierge malheureusement dérobée au milieu des années 1990.