Comment l'hommage aux poilus est devenu le "fil rouge" du Passé Antérieur du Canton de Sauxillanges

 En 2005, la commune de Saint-Genès-la-Tourette décide la restauration de son monument aux morts de la première guerre mondiale.

Une idée germe alors à cette occasion : pourquoi ne pas pousser au-delà en élaborant un bulletin spécial concernant tous les poilus originaires de la commune, y compris ceux revenus et qui n’ont pas pour autant démérité… ? 

Le projet soulève un enthousiasme général. Chaque habitant adhère à l’initiative et apporte sa contribution en mettant à la disposition de l’association les documents qu’il possède : photos, livrets militaires, anecdotes et autres… 

Le bulletin sera une réussite et remportera un vif succès. 

Aussi l’association choisit-elle d’étendre le sujet  à toutes les communes du canton de Sauxillanges.

Quelques repères sur la Der des Der

Le 1er août 1914, à 4 heures de l’après-midi, toutes les cloches de France sonnent pour annoncer la mobilisation générale. En quelques heures, les affiches et le tocsin ont annoncé l’évènement dans tout le pays, dans les grandes villes comme dans les petits villages les plus reculés de France. La tradition a gardé le souvenir d’une journée bruyante, exaltée, presque gaie ! Cela ne durera pas. Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France.

Le lendemain, Raymond Poincaré, Président de la République, déclare dans le discours qu’il prononce devant les députés : « La France sera défendue par tous ses fils dont rien ne brisera, devant l’ennemi, l’union sacrée ». A ce moment là, les Français (comme les Allemands) croient encore à une guerre courte et joyeuse qui ne durerait que quelques mois !

Dans cette guerre hors normes où tout sera démesuré, il est bon de se rappeler quelques chiffres concernant l’engagement de la France :

  • 8.410.000 hommes mobilisés soit 33 classes d’âge (tous les hommes nés de 1867 à 1899). Plus de 5.000.000 ont participé aux combats,
  • L’infanterie, jusqu’en 1917, était la pièce maîtresse de l’armée française ; elle a compté jusqu’à 363 régiments plus les unités territoriales, les bataillons de chasseurs et les régiments coloniaux,
  • 1.357.800 morts soit 27 % des effectifs engagés (plus d’un combattant sur quatre) et 10,5 % de la population active masculine. Encore faut-il ajouter à ce chiffre les décédés dans les mois et années suivantes des suites de leurs blessures et maladies contractées au front,
  • 4.266.000 blessés,
  • Les démobilisés de 1918 représentaient 90 % de la population masculine de 20 à 50 ans.