L’église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-en-Val

L’historique et la description architecturale de l’église ont été réalisés par un habitant de Riolette Élie Mestre dans les années 95-97 qui ont fait l’objet d’articles très fouillés dans les bulletins municipaux n°17, 18 et 22.

Au Xe siècle, le bourg de Saint-Jean-en-Val est désigné sous le nom de Mermech d’après le Cartulaire de Sauxillanges, puis Val en 1050, Saint-Jean-en-Val ou Saint-Jean-sous-Usson.

Sous la Révolution, ce nom se transforme en Val (ou Enval) sous Usson (en l’an III de la République).

En 1050, le moine Pierre était curé lorsque le Comtour de Nonette Armand abandonna au prieuré de Sauxillanges tous les droits qu’il possédait sur cette église, située au lieu de Val, et en 1095, Arbert de Bansat, dont le frère Hugues était moine, compléta cette donation par la cession de ses droits féodaux sur l’église. L’essentiel de la paroisse dédiée à saint Jean-Baptiste faisait donc partie de la Seigneurie du prieuré de Sauxillanges.

Toutefois, quelques hameaux n’appartenaient pas à cette paroisse : Locagne, Malfourmies (Malfournier), les Riolettes, Serghol (Séjole) formaient de petites seigneuries indépendantes.

Quant à la situation de l’église, le bourg de Saint-Jean-en-Val n’a pas toujours existé dans sa forme actuelle. Un rapport de M. Aubert, architecte, du 10 juin 1856, relate que la commune de Saint-Jean-en-Val possède une église isolée de toute maison d’habitation et, comme elle est dépourvue de chemins desservant, « les habitants ne peuvent assister à la messe que rarement dans leur église, lorsqu’un prêtre des paroisses voisines vient officier ».

L’église Saint-Jean-Baptiste d’origine romane a été remaniée aux XIVe et XVe siècles. La nef unique, voûtée en berceau brisé, est suivie d’un transept saillant et d’une abside en cul-de-four. La croisée voûtée en berceau brisée est séparée par des arcs doubleaux brisés de bras, plus bas, couverts d’ogives.

Une chapelle orientée est aménagée dans le bras Nord. Cette chapelle appartenait au XVIIIe siècle à la famille de la Roche-Lambert, seigneurs habitant au château de la Valette. Plusieurs nobles de cette famille durent enterrés dans l’église. La sacristie fait pendant à cette chapelle du côté Sud. On y conservait des chandeliers et des bassins d’offrandes anciens. La façade Ouest en pignon est percée d’une porte en arc brisé reposant sur des colonnettes aux poses prismatiques et surmontée d’un oculus.

La croix qui se trouve devant l’église a été élevée lors d’une mission en 1894. Son fût métallique est décoré des attributs de la Passion. Sur la face Est du piédestal, un bas-relief représente le jugement dernier. Cette croix de mission a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté préfectoral du 12 septembre 1988.

La dégradation des murs de l’église en raison de l’humidité a amené le conseil municipal à décider d’importants travaux réalisés à l’automne 2019. Le ravalement de la façade a donné un nouveau prestige à ce bâtiment patrimonial essentiel au centre-bourg de Saint-Jean-en-Val.

Avec l’aimable autorisation de l’auteur, Gérard Bastien, Maire de Saint-Jean-en-Val

Article paru dans la revue paroissiale « Par les chemins » de juin 2020